Travailler sur un yatch sur la mer Méditerranée, un rêve devenu réalité
Avez-vous déjà rêvé de passer quelques mois à naviguer en mer, tout en travaillant? En fait, il s’agit d’un rêve accessible, mais qui demande quelques économies. Notre ambassadrice nomade Alexandra nous fait plonger tête première dans son aventure et son parcours, qui l’ont introduite dans ce merveilleux univers.
Qu’est-ce qui t’a amené à réaliser ce rêve?
Ça fait maintenant plus de 3 ans que je parcours le monde avec mon copain et qu’on travaille un peu partout dans monde. J'adore la navigation, j'avais besoin de sous et j’étais à 500 km d'Antibes, la "capitale" du yachting de la Côte d'Azur. Alors j'ai décidé de me lancer et de l'essayer!
Quelles sont les étapes pour parvenir à un tel mode de vie?
La première étape pour mettre le pied dans l'industrie est de compléter les formations requises.
Tout commence avec le STCW Training, soit, la formation de sécurité de base (environ 1900$ CAN pour cinq jours de formation). Ensuite, il faut se procurer un Seafarer Medical Certificate, un document officiel qui prouve ta capacité physique à travailler sur un bateau (environ 155$CAN). Puis, en fonction du rôle que tu souhaites occuper sur le bateau (hôtesse, matelot, ingénieur, second), il y a d'autres formations obligatoires ou optionnelles qui s'ajoutent.
Évidemment, il faut créer ton CV marin et essayer de te démarquer des autres pour ensuite trouver un emploi.
Parlant d’emploi, comment as-tu trouvé?
Je me suis inscrite à tout, mais TOUT les groupes Facebook. Ensuite, j'ai créé mon profil dans les agences de recrutement, j'ai déposé mon CV dans les endroits appropriés et j'ai même fais du "dock walking", c'est-à-dire me promener de bateau en bateau sur les quais pour remettre mon CV en mains propres.
Finalement, j’ai réussi! Après beaucoup d'euros investis, de temps et de stress de l'inconnu, je signais un contrat sur un bateau deux semaines plus tard. Disons que j'ai été à la bonne place au bon moment! Ça marche beaucoup comme ça dans l'industrie, il y a tellement de candidatures sur un même poste affiché que l'expérience et le "timing" jouent énormément!
Qu’est-ce que ce nouvel emploi impliquait pour toi?
Un contrat saisonnier d'hôtesse (les contrats diffèrent selon les bateaux, mais c'est pour vous donner une idée) est de 4-6 mois, autour de 3860$/mois, logé, nourrit et assurances médicales incluses. En termes de tâche, il s’agit de s’occuper de l’intérieur du bateau, ainsi que de la clientèle. Ma première saison a été incroyable, je me suis promenée sur la Méditerranée, de la Corse à la Sardaigne et de St-Tropez à Monaco.
Qu’est-ce que tu as moins aimé de ce nouveau mode de vie?
Tout d’abord, il s’agit de son côté hyper polluant. On parle ici de la pollution des moteurs et des génératrices, mais aussi la quantité de poubelles que cela génère, l'utilisation excessive de plastique et de produits non eco-friendly. De plus, le recyclage qui est presque totalement absent et on y gaspille beaucoup de nourriture.
Il y a aussi les journées interminables de 12 à 15h, ou quand les clients décident de se coucher aux petites heures matinales, un membre de l'équipage moins amical, des clients irrespectueux, de l'abus de pouvoir, de la prostitution, de la drogue et j'en passe.
Heureusement, j’ai eu la chance d’être dans un « bon » bateau.
Y a-t-il des actions prises pour tenter d'améliorer la situation environnementale de cette industrie?
Pendant ma saison, j'ai rencontré des gens hyper inspirants qui aspirent à ce que les choses changent et évoluent sur la côte de la Méditerranée ; des organismes pour la récupération des eaux usées des bateaux ainsi que des actions de collectes de déchets sur les plages. De plus, il y a également un centre de réhabilitation pour les tortues marines souvent affectées par les bateaux et des mesures prises pour protéger les littoraux marins de la région qui sont, eux aussi, affectés par l'industrie massive de la navigation en mer.
Si tu avais un conseil à donner à nos aspirantes voyageuses en mer, que serait-il?
Si ce domaine vous intéresse, allez de l'avant, car vous en apprendrez beaucoup sur la navigation et la vie sur l'eau, mais gardez en tête que c'est une industrie qui doit évoluer, les petits gestes des équipages aideront à faire la différence.
Alex xoxo
